l’Expression Non-Verbale

Plus généralement connue sous le nom de communication non-verbale, ce moyen d’expression compte pour 55% dans notre communication globale.
J’aurais bien mis la définition de Monsieur Larousse, cependant, étant Non quelque chose, il nous renvoie à celle du verbal. Du coup, Wikipedia fait son job de remplacement, et il nous explique: « Désigne tout échange n’ayant pas recours à la parole. Elle ne repose pas sur les mots, (pratiques linguistiques), mais sur plusieurs champs extralinguistiques correspondants à des signaux sociaux ou catégories fonctionnelles… » Arrêtons nous là. Nous ne sommes pas vraiment plus avancé, sauf notre cerveau qui frôle l’embrasement (pour un feu complet, la page complète ici).
Soit…l’expression non-verbale, c’est donc tout le reste que nous transmettons en plus de nos mots prononcés ( pour plus d’information sur l’expression verbale c’est par ici).

Piqûre de rappel sur le principe fondamental de toute communication…

Au final, qu’est-ce qui compose l’expression non-verbale?
Elle comprend nos gestes, nos mimiques, notre voix (dans toute sa globalité), notre regard, notre façon d’occuper l’espace, nos silences, notre kinesthésie (interne et externe)…Je pourrais écrire un article sur ses composantes, leur fonction, leur interprétation, cela existe déjà tellement que je vous invite à une recherche, où vous trouverez déjà tellement d’autres articles écrits. Si vous avez la flemme, il y a ce blog qui vous expliquera certains champs extralinguistiques de la communication non-verbale: par ici!

En théorie, tout se passe bien. En théorie…dans la vie, notre communication est ponctuée de nombreuses turbulences. Comme je l’ai expliqué dans l’article sur le verbal, les problématiques sont ici identiques.
Dès lors que l’émetteur, transmet un message (verbal ou non, ou les deux), il y a trois voies possibles pour que ce dernier parvienne au récepteur:

Toutefois, si dans le langage verbal nous avons la possibilité de questionner facilement notre interlocuteur sur les mots employés, pour rectifier ou valider leur sens, ici, s’ajoute la difficulté d’identification du signal défaillant.
L’expression non-verbale englobe plusieurs éléments. Leur compréhension s’appuie sur différents facteurs:
1. Notre capacité à les considérer.
2. Notre représentation personnelles de ces derniers.
3. l’ accès conscient de ces deux éléments.

Ce troisième facteur de compréhension est essentiel pour nous permettre de questionner l’émetteur sur son message. Dès lors que notre perception de cette expression reste inconsciente, notre compréhension du message reste sous le filtre de nos représentations personnelles.

Un exemple…
Claire et sa copine Fanny discutent d’une recette de macarons.
Fanny explique comment elle monte ses blancs en neige.
Claire l’écoute, et en même temps elle fait une mimique: une moue des lèvres avec le nez froncé, de plus elle ponctue chaque phrase prononcée par Fanny d’un « hum hum » synchronisé d’un hochement de tête.

Fanny a conscience des sons émis , des hochements de tête. Elle combine ses deux éléments pour former le message suivant: Claire me signifie son approbation, elle valide mes propos, elle est d’accord avec moi. Quant à la moue sur son visage, Fanny effectue ce type de mimique lorsqu’elle a besoin d’être attentive. Cette donnée d’expression non-verbale est reléguée dans ses perceptions inconscientes.
Tout irait bien…si? Si Claire possédait une représentation identique de cette mimique. Or, il se trouve qu’avec sa moue (lèvres en avant, nez froncé), Claire souhaite transmettre ses doutes et inquiétudes à Fanny sur sa façon de monter les blancs d’œufs en neige.

Jusqu’ici, entre Fanny et Claire tout se passe encore bien. La défaillance de communication est encore masquée, cachée, invisible. Cela changera quelques minutes plus tard, quand Claire viendra contredire Fanny, expliquer sa propre façon de faire, transmettre verbalement ses doutes à son amie. Fanny sera naturellement perturbée par la différence entre le précédent message compris, et celui actuel qui lui parait contradictoire.
A ce stade, je vous laisse ouvrir l’Univers des possibles pour terminer cette problématique: un message non-verbal transmis et réceptionné par la voie de la perception…et en plus, un message contradictoire émis par Claire.
Nous pouvons simplement noter que la perception ( = la mimique) restée inconsciente pour Fanny, l’empêchera de questionner Claire pour obtenir une information plus claire (oui, oui !) du message originel transmis. De là, découle la défaillance de communication entre elles, et le possible conflit sous jacent.

Qu’est-ce que l’on fait maintenant?
En PNL (Programmation Neuro Linguistique), leurs fondateurs (Richard BRANDLER & John GRINDER) expliquent ceci à propos de la communication non-verbale:
« Vous obtiendrez toujours réponse à vos questions si votre dispositif sensoriel est sain et s’il vous permet de percevoir les réponses » (Les secrets de la communication)
Oui, tout à fait juste, encore faut-il en amont s’être posé les questions appropriées !
L’expression verbale nous demande de mettre en fonction uniquement notre sens auditif pour percevoir les mots prononcés. L’expression non-verbale, nous demande de percevoir simultanément par différents canaux:
* Auditivement: les silences, l’intonation, le débit, le volume sonore, filtrer les bruits extérieurs parasites,…
* Visuellement : les mouvements du corps, des yeux, les postures et leur changement, l’utilisation de l’espace, les mimiques, filtrer encore les éléments extérieurs,…
* Kinesthésiquement: externe par le contact physique éventuel de l’autre sur nous, notre corps placé sur un élément, nos propres mouvements; interne par l’ensemble des sensations intérieures perçues lors de l’échange avec l’autre (images mentales, sensation de froid/chaud, petit pic à droite, chatouille sur la jambe gauche, ventre qui serre, respiration coupée, soupir, apesanteur, ….)
* Olfactivement: les odeurs environnantes dont certaines peuvent être de vraies madeleine de Proust, (rdv dans le dossier PNL pour plus d’indications), celles dégagées par notre interlocuteurs même imperceptibles consciemment, le filtre encore et toujours…
* Gustativement: que ce soit la nature de notre salive qui change, un élément extérieur dans notre bouche pour la saveur, ou par une personne extérieure, ou soi-même; moins courante, cette sensation reste pourtant une possibilité de communication non-verbale. ( Dans un restaurant, faire goûter son plat à l’autre par exemple)

Dans la communication non-verbale, notre cerveau, sa fonction cognitive, fonctionne à plein régime. Il doit combiner et assimiler plusieurs sensations, provenant d’au minimum deux sens différents. Nous avons besoin aussi d’associer nos perceptions sensorielles à des mots/phrases prononcés par l’expression verbale. Bref…il y a du job rien qu’à la base! Et…se rajoute une quantité de filtres, de représentations pré-existantes à passer avant que l’information sensorielle nous parvienne pour délivrer le message envoyé.
Vous l’aurez compris, pour que le message que l’on transmet soit identique à celui que l’on souhaite transmettre, il y a déjà un chemin à faire, et pour que sa réception soit conforme…il y en a encore un autre…et plus on avance sur la route, plus on a de chances de se perdre, du moins le message original ! (Tout à fait le principe du jeu d’enfant le téléphone arabe, ou plus récemment le mime à la chaine dans l’émission de télévision Vendredi tout est permis.)
Cela explique grandement comment se faire comprendre et être compris, est un enjeu aussi majeur que difficile dans nos relations humaines.

Il existe des possibilités pour remédier à nos incompréhensions. Effectuer la formation Lusse Maidel est une solution idéale ! Publicité à part, nous avons besoin:
1. d’avoir une perception plus fine de soi
2. une connaissance des mécanismes psycho-émotionnels fondamentaux
3. appliquer le principe de congruence
4. accéder à une compréhension globale de l’autre
5. la volonté de transmettre un message le plus juste possible, autant que vouloir comprendre celui reçu.
Ce dernier point, essentiel, si ce n’est primordial, dépend entièrement de soi avec soi pour commencer à le mettre en place. Ensuite, vient l’inscription à la formation ! ( seconde page de publicité ! )

Je souhaite ajouter un exemple supplémentaire pour vous expliquer le poids de nos représentations dans l’expression non-verbale, et la confusion psychique engendrée selon nos propres points de repères.

Jean a été un enfant battu, maltraité globalement durant son enfance. Il a grandi avec son père violent, sa mère qui tentait de lui apporter du réconfort en justifiant les coups du père en lui disant « c’est parce qu’il tient à toi, parce que tu comptes pour lui, il ne sait pas le dire, c’est tout. »
Adulte, Jean est en couple avec Marie. Quand Jean est en colère sur un sujet, ou a peur de perdre Marie, les mots lui manquent. En revanche, les coups, eux, partent tout seuls… Une fois la tension évacuée, il lui explique « c’est parce que je tiens à toi, parce que tu comptes pour moi que j’ai fais ça! »

Marie en recevant les coups de Jean, reçoit un message de violence, tel qu’il est envoyé.
Marie, en entendant les paroles de Jean, reçoit un message d’amour, du moins d’attachement, de considération, tel qu’il est envoyé.
Marie a une confusion de ses repères qui s’installe progressivement. Ou pire, si les messages transmis appuient sur une confusion pré-existante chez elle. Et les messages peuvent être ceux-ci
Jean « je la bats parce que je l’aime »
Marie « Aimer c’est être violenter / C’est le seul amour que je mérite / c’est toujours mieux qu’aucun amour / » etc…etc…
Dans cet exemple, si l’on retire les filtres, les mécanismes psycho-émotionnels de chacun des protagonistes, il reste:
Jean envoie un message de violence suivi de mots discongrus.
Marie reçoit un message de violence suivi de mots discongrus.
Maitriser l’expression non-verbale passe donc d’abord par la conscience de soi, la maitrise faisant suite à cette auto-responsabilité.

La communication, qu’elle soit verbale ou non-verbale, existe car un individu a un besoin: l’expression.
Dans le même temps, elle est notre seul outil pour transmettre nos besoins aux autres. En cela, la communication est le résultat des nombreuses dimensions psychologiques des individus.
Elle est notre point de convergence de soi et des autres. Elle est la place centrale, le lien entre moi – toi, moi – nous, nous – nous.
Harmonieuse, efficace, congruente, voilà le meilleur des mondes.
Incongrue, déficiente, conflictuelle, sont un des chemins menants à la guerre.
Gregory BATESON (anthropologue, psychologue, épistémologue Américain) disait que « tout comportement est communication (…) On ne peut pas ne pas communiquer » Je partage entièrement cette vision.
Même lorsque le silence et l’immobilisme se font, lorsque l’on croit que rien ne sort de soi, lorsque l’on se sent incapable de s’exprimer. L’ensemble de nos riens forment encore un Tout transmis comme un message à qui saura le recevoir et le comprendre.